Depuis mars 2019, dans le cadre de son opération « Le Studio » Lozère développement planche sur les opportunités de développement d’une filière Hydrogène en Lozère.
Des projets d’avenir et des applications existantes
Depuis une dizaine d’années cette filière connait une vive accélération, avec une multitude d’applications concrètes qui se développent à l’échelle nationale et régionale. En Occitanie par exemple, on observe déjà un fort engouement pour l’hydrogène, avec des projets d’ampleur comme HYPORT (développement de l’activité Hydrogène vert), Alstom qui produit à Tarbes des locomotives à hydrogène ou encore Bulane à Montpellier qui construit des Chalumeaux à hydrogène.
Même si les usages de cette énergie, ne sont pas encore perceptibles en Lozère, l’agence anticipe les besoins car il est essentiel pour le territoire d’en étudier dès à présent les applications futures. Cette étude a notamment révélé qu’à long terme le développement de la filière constitue un enjeu majeur en matière d’autonomie énergétique pour la Lozère et qu’à court terme, le territoire avait tout intérêt à se concentrer sur la création d’une filière Biométhane et ses applications sur le plan de la consommation (industries, chauffage, mobilité…) et sur le plan de la production.
Pourquoi s’intéresser à l’hydrogène et au biométhane ?
Couramment appelé « Gaz naturel » le méthane que l’on consomme au quotidien (industrie, chauffage, mobilité…) est en grande majorité d’origine fossile et donc non renouvelable. Ce gaz naturel est peu onéreux et est particulièrement intéressant dans les applications qui nécessitent de la stabilité et de longues combustions (chaudières, fours industriels…). On parle alors de gaz gris en opposition au gaz vert ou biométhane, qui est produit à base de ressources renouvelables possiblement locales.
Réduction des gaz à effet de serre, limitation de l’impact carbone, création d’emplois, préservation de la qualité des sols et création de valeur en local, le biométhane participe au développement d’une économie circulaire territoriale où les déchets deviennent des ressources ! Des études précédemment portées par la CCI et la Chambre d’agriculture de la Lozère montrent que la Lozère dispose justement d’importantes ressources méthanisables. Le biogaz produit par des sites de méthanisation pourrait ainsi être valorisé sous forme de biométhane puis, lorsque la filière bio hydrogène aura gagné en débouchés, une partie de ce biogaz pourrait être transformée en hydrogène.
Cette démarche est innovante car l’hydrogène est depuis longtemps utilisé dans l’industrie, mais bien souvent ce dernier est produit à 95% à partir d’hydrocarbures par un procédé appelé vaporéformage de gaz naturel. Cependant, avec la baisse des réserves pétrolières et gazières, beaucoup voient en lui le potentiel pour réussir la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique.
L’émergence d’une filière biométhane en Lozère pourrait donc dans un premier temps, permettre à de nombreux acteurs agricoles, industriels et institutionnels de faire des économies substantielles, voire de générer des revenus supplémentaires. Dans un second temps, cette filière permettrait au territoire de se préparer au déploiement d’une future filière de bio-hydrogène.
Les membres de Lozère Développement s’attachent donc depuis deux ans, à évaluer l’opportunité de la filière et s’intéressent à la fois à son acheminement, à des pistes de production et des applications innovantes pour le territoire.
Produire du gaz en Lozère – une journée de travail avec la chambre d’agriculture et les partenaires de l’agence
Le lundi 02 novembre dernier, les membres de Lozère Développement se sont rendus, sur le site exemplaire de l’unité de méthanisation en cogénération « Methanaubrac » à sainte Geneviève sur Argence dans l’Aveyron pour évaluer la faisabilité de tels projets en Lozère. Au cours de la visite, les élus et techniciens ont pu avoir des échanges riches avec Ludovic Mazars, éleveur bovins lait et viande et Président de la SAS ainsi qu’avec le technicien en charge du bon fonctionnement de l’unité.
Les participants retiendront tout d’abord « l’aspect humain et territorial» de ce projet et l’organisation qui a été mise en place autour de cette unité par la CUMA pour gérer la collecte des effluents, son traitement et l’épandage du digestat
Methane Aubrac en chiffres :
- 2011 : démarrage du projet
- 6 ans d’étude en amont de la réalisation.
- 35000 tonnes de d’effluents d’élevage traités.
- 29 exploitations en réseau
- 40 actionnaires
La journée s’est ensuite poursuivie par une importante réunion technique réunissant en Visio conférence plus de 20 participants membres de Lozère Développement, de l’inter-consulaire, élus et techniciens du Département, pour échanger avec des industriels partenaires qui suivent le projet depuis le début.
Différentes hypothèses ont été présentées dans l’objectif de voir un jour émerger une filière complète de production et de consommation de gaz, à l’échelle du territoire de la Lozère.
Pour Lozère Développement et ses partenaires, le travail se concentre désormais sur la réalisation de projets concrets et la mobilisation des acteurs potentiellement consommateurs et producteurs afin de définir des solutions d’acheminement du biométhane à l’échelle du territoire.
Source : Lozère Développement
Contact : t.itier@lozere-developpement.com / 04 66 45 33 15